Acteurs, flux et réseaux de la mondialisation
Vers des échanges planétaires :
La mondialisation se caractérise d’abord par l’accroissement des échanges à l’échelle de la planète. Des territoires éloignés géographiquement apparaissent de plus en plus connectés par d’intenses flux commerciaux, financiers et humains. Les échanges de marchandises, les transferts de capitaux, les connexions à Internet ou encore les migrations internationales (situation 1) matérialisent cette mise en réseau des territoires.
Ce système mondial est dominé par la Triade : Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie du Sud-Est représentent 54 % des exportations et 58 % des importations de marchandises dans le monde en 2011. Elle concentre les capitaux et les infrastructures de transport nécessaires aux échanges planétaires (hubs aéroportuaires, ports à conteneurs). Elle contrôle également la plupart des flux d’informations (satellites, serveurs Internet, presse internationale). Dans cette organisation, certaines métropoles deviennent des nœuds de communication planétaires.
La mondialisation se perçoit aussi par l’interdépendance des économies. La crise financière débutée en 2008 aux États-Unis s’est rapidement propagée aux autres pôles de la Triade avant de toucher les économies émergentes. Cela tient à la nouvelle division internationale du travail, dans laquelle les pays en développement et leurs usines d’assemblage sont devenus les fournisseurs de la planète en produits manufacturés.
Les acteurs des territoires mondialisés :
L’essor des échanges est d’abord le fait des 82 000 firmes transnationales (FTN), organisées pour agir à l’échelle planétaire. Elles confient leurs activités de production à des filiales ou des sous-traitants délocalisés dans les pays à faible coût de main-d’œuvre, principalement en Asie (situation 2). Originaires de la Triade, les FTN y conservent leurs sièges sociaux et activités de recherche.
Dans ce monde ouvert, les États font face à de nouveaux défis tels que le déclin de l’emploi industriel, le contrôle des flux migratoires ou encore la lutte contre les trafics illicites. Confrontés à l’effacement des frontières, ils se regroupent au sein de structures supranationales (Union européenne, ALENA, ASEAN) et adhèrent à des organisations intergouvernementales (G8, G20, OMC, FMI) dont le but est de réguler l’économie mondiale. La mondialisation a permis également l’internationalisation de grandes causes mondiales par les ONG. Leurs actions dans le domaine humanitaire ou pour dénoncer les atteintes aux droits de l’homme s’exercent essentiellement dans les pays du Sud. Avec les organisations altermondialistes, elles proposent des alternatives à la mondialisation actuelle (situation 3). Au niveau local, elles sont relayées par les acteurs des sociétés civiles.
Vocabulaire :
  • Mondialisation : mise en réseau de différents territoires de l’espace mondial par l’accroissement des échanges commerciaux, financiers, culturels. Elle se développe par l’extension de l’économie de marché à l’ensemble de la planète.
  • Flux : courant d’échanges de marchandises, de capitaux, d’informations ou d’hommes.
  • Réseau : ensemble de flux qui définissent une organisation de l’espace, un territoire.
  • Triade : ensemble des trois aires qui dominent l’économie mondiale : Amérique du Nord (États-Unis et Canada), Union européenne (avec Suisse et Norvège), Asie de l’Est (Japon et Corée du Sud).
  • Firme transnationale (FTN) : entreprise qui contrôle des activités de production dans au moins un État différent de celui de son siège social.
  • Délocalisation : transferts d’activités, de capitaux et d’emplois dans un pays proposant des coûts de production plus avantageux.
  • G20 : groupe de 20 pays associant les pays de la Triade aux grands pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, pour favoriser la stabilité financière internationale et fixer des objectifs économiques communs.
  • OMC : organisation mondiale du commerce. Elle fixe les règles du commerce international.
  • FMI : fonds monétaire international, la veille par exemple à la stabilité du système de change international.