Pôles et aires de puissance :
les échelles de la puissance :
la puissance se mesure à l’échelle continentale. les États les plus puissants constituent un « anneau de la Terre » qui rassemble 20 % de la population mondiale, 75 % de la production industrielle, 75 % des exportations, 80 % des investissements à l’étranger, 85 % des dépenses consacrées à la recherche. Les États-Unis sont la seule aire de puissance complète (politique, économique, militaire et culturelle), ce qui leur permet de jouer un rôle planétaire dans tous les domaines, l’Union européenne est une aire de puissance incomplète et morcelée, sans unité politique. Quant au Japon, il n’a pas de réelle influence politique ou militaire. la puissance se mesure à l’échelle régionale. Dans les États les plus puissants du globe, seules certaines régions ont un poids mondial : aux États-Unis, le Nord-Est et la Californie, c’est-à-dire une partie des façades atlantique et pacifique; en Europe, la dorsale européenne; en Asie, le Japon de l’Endroit, c’est-à-dire une partie de la façade pacifique, auquel il faut ajouter la Chine littorale.
la puissance se mesure à l’échelle locale. Quatre villes-monde (New York, Tokyo, Londres, Paris) s’intègrent dans de vastes mégalopoles. Ces pôles de puissance, situés dans les aires de puissance, jouent un rôle planétaire. On pourrait individualiser également une mégalopole Asie-Pacifique allant de Séoul à Singapour et une mégalopole sud-américaine de Sao Paulo à Buenos Aires, constituée par des métropoles à influence plus limitée. C’est dans les CBD que se concentrent les activités stratégiques.
les pôles et aires de puissance sont souvent situés sur des interfaces (littoraux, par exemple). Ils se dotent d’équipements (ports, aéroports, téléports) qui leur permettent d’établir des liaisons avec les autres aires de puissance, de constituer des réseaux et de participer à la mondialisation.
les aspects de la puissance :
Les aires et les pôles de puissance concentrent la richesse et le développement. Ils ont un PIB/habitant et un niveau de vie élevé. Cette richesse ajoutée parfois à leurs ressources et à leur population est liée à la maîtrise de leur territoire.
Les aires et les pôles de puissance sont remarquables par leurs activités. Ils fabriquent en particulier des produits stratégiques (aéronautique, espace, armement, informatique). Ils commandent en concentrant les acteurs de la gouvernance économique (sièges sociaux des grandes transnationales), financière (Banque mondiale et FMI à Washington), diplomatique (ONU à New York) et militaire. Ils innovent en assurant l’essentiel de la recherche scientifique et de la création intellectuelle et artistique. Ils informent grâce à la multiplicité et au pouvoir de diffusion de leurs médias (presse, radio, TV, Internet). Ils échangent marchandises et capitaux grâce à leurs productions complémentaires, à leur maîtrise logistique et à leur participation à l’OMC.
Ils impulsent leurs périphéries par leurs investissements, leurs transferts de main-d’œuvre qualifiée et par la délocalisation de certaines de leurs entreprises (division internationale du travail).
Aires et pôles de puissance se trouvent néanmoins aujourd’hui confrontés à certaines difficultés : vieillissement de leur population, nouvelle pauvreté liée à l’essor du chômage, coûts de fabrication très élevés. De ce fait, de nouveaux lieux de puissance apparaissent dans les États émergents. Aujourd’hui, les États qui comptent dans le monde ne constituent plus seulement le G7 ou le G8, mais le G20.
Vocabulaire :
  • Aire de puissance : espace géographique composé d’États ou de régions où se concentrent des pouvoirs de décision, des activités, des réseaux d’échanges, et qui joue un rôle majeur dans l’organisation du monde.
  • Ville-monde : grande ville ayant des activités de haut niveau, dirigeant des réseaux relationnels entre les personnes et les entreprises de rang mondial.
  • Mégalopole : région urbaine étendue englobant plusieurs grandes agglomérations.